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Lettre ouverte des parents suite à la journée...

dimanche 2 octobre 2022, par Parents Saint-Denis

Lettre ouverte des parents suite à la journée "Prox’aventure" organisée par la Ville sur temps scolaire.


Prox’aventure : Histoire d’une mobilisation contre la violence en milieu scolaire
Prox’aventure - journée sportive et citoyenne

Lundi 2 octobre 2022

Monsieur Hanotin, maire de Saint-Denis,
Monsieur Delmond, inspecteur de l’Education nationale Saint-Denis 3,
Monsieur Witkowski, préfet de Seine-Saint-Denis,

Mardi 27/09, sur le temps scolaire, nos enfants ont été emmenés par l’école à une journée présentée très brièvement comme « sportive et citoyenne », « Prox’aventure », avec des « policiers nationaux et municipaux ». Nous étions partagés, certains d’entre nous accueillant l’initiative plutôt favorablement, d’autres ayant exprimé leur inquiétude. La relation entre sport et citoyenneté pouvant surprendre, ainsi que le choix de la police pour initier des enfants à la citoyenneté.

Le retour de nos enfants à l’issue de cette journée nous a tous proprement scandalisés.
1) En fait d’ateliers « citoyens », des enfants ont été déguisés en policiers et équipés d’une matraque voire d’un gilet pare-balle et encouragés à courir, d’autres ont été entraînés à tirer avec des pistolets laser. L’atelier « premiers secours », lui, n’était pas en service. Ce n’est résolument pas ainsi que nous considérons que nos enfants doivent accéder au statut de citoyens, au sens de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Et la police n’est clairement pas la mieux « armée » pour ce rôle.

Lettre ouverte prox’aventure du 3/10/22

2) Des groupes d’enfants n’étaient même pas accompagnés d’un enseignant. Considère-t-on qu’à Saint-Denis, sur le temps scolaire, un policier vaille un enseignant ?
3) Des policiers ont demandé et noté sur leur portable le nom, l’âge, voire l’adresse de certains enfants. Quelle est la légitimité et l’objet de ce recueil parfaitement illégal de données ?

Par ailleurs, nous avons pu consulter un message à destination de l’institution, et qui présentait cette initiative bien différemment qu’à nous. En fait de « journée sportive et citoyenne », cela devenait un outil de « prévention des violences ». Et « Prox’aventures », que nous pensions être l’intitulé de l’activité, s’est révélé être une association de policiers.

QUE DEVONS-NOUS CONCLURE DE TOUT CELA ?

Que les enfants des quartiers populaires sont considérés comme de futurs délinquants dont il faut prévenir la violence, et que, pour eux, les policiers peuvent se substituer aux enseignants ? Que le rôle de citoyens, pour eux, se limite à des interactions avec la police ?
Que chez nous le temps d’instruction scolaire peut utilement être dévoyé au service des relations publiques de la police municipale ?
Que nos enfants sont utilisés par le maire pour affirmer la présence de la police municipale dans la cité Péri où lui-même se déplace en gilet pare-balle ?

S’il y a des moyens disponibles, qu’ils servent à remplacer les enseignants absents, à remettre en place notre réseau d’aide (les 4 enseignants de notre RASED ont disparu cette année), à recruter des enseignants titulaires et non des contractuels à Pôle emploi.
Et pour la Ville à embaucher suffisamment d’animateurs et animatrices pour nos enfants, à ne pas rationner le pain à la cantine, à ne pas externaliser au privé le personnel d’entretien des écoles.
Si la police municipale a du temps disponible, nous l’accueillerons avec plaisir pour améliorer la circulation et le stationnement devant l’école pour la sécurité de nos enfants.

QUE LE TEMPS SCOLAIRE SERVE À INSTRUIRE NOS ENFANTS ET NON À LEUR FAIRE MANIPULER DES ARMES.

Il y a quelques années, à la maternelle Wallon, un enfant qui était venu avec son jouet, un pistolet en plastique, avait mis l’école en émoi... Et maintenant l’école emmène nos enfants sur le temps scolaire manipuler des armes...
Et s’il y a du temps disponible pour découvrir des métiers, que l’Education nationale et la Ville fasse venir des personnels soignants, des pompiers, des artisans...

Nous exigeons que les données concernant nos enfants qui ont été saisies jeudi soient détruites immédiatement.
Nous refuserons désormais toute nouvelle initiative de cet ordre, quitte à retirer nos enfants de l’école si elle trahit sa mission au détriment de nos enfants.

NOUS, NOUS VOULONS DES ENSEIGNANTS FORMÉS DEVANT NOS ENFANTS, PAS DES POLICIERS.

OUI AUX POLICIERS DEVANT L’ÉCOLE POUR ASSURER LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE (comme nous le demandons en vain depuis des années).

Les représentants de parents d’élèves de l’élémentaire Langevin – FCPE Langevin

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