Proxaventure, c’est vraiment fini

Les représentants de parents d’élèves de Langevin et Sorano, FCPE Langevin et Sorano, des représentants de parents d’élèves de Balzac

Jeudi 17 novembre 2022, nous avons été reçu·es par M. Delmond, inspecteur de l’Education nationale. Mme Gourdol, directrice de la prévention de Saint-Denis, était également présente. Nous sommes revenu·es sur les ateliers menés sur temps scolaire dans le cadre du dispositif Prox’aventure organisé par la mairie.

M. Delmond a reconnu qu’une erreur avait été commise, qu’il avait pour sa part manqué de vigilance, que ces « activités n’étaient pas adaptées pour les enfants » et que cela ne se reproduirait pas.

Depuis le début, nous avons exprimé notre confiance en l’école, cette relation de confiance a été confirmée et s’est renforcée durant notre mobilisation, elle s’est concrétisée à Langevin par la signature en conseil d’école d’une motion à la quasi-unanimité des parents et des enseignants (une abstention) :

• refus de toute activité liée à la manipulation d’armes à l’école ;
• de toute activité liée à un contexte violent comme le menottage entre enfants ;
• fin du dispositif Proxaventure dans le cadre scolaire.

Ce sont ces trois éléments qui ont été définitivement actés par M. Delmond. Cela met un point final à cette initiative de la Ville qui a scandalisé les parents.
Nous sommes loin des déclarations de certains élus niant la réalité de ce que nous dénoncions, nous présentant à la presse comme une minorité de parents politisés, prétendant que la plupart des parents, les enseignants et les directions d’école étaient enchantés, méprisant nos inquiétudes d’un « ce n’est pas un sujet »...

La discussion avec M. Delmond et Mme Gourdol a été aussi constructive, comme c’était notre objectif depuis le début. Des pistes ont été évoquées, dans une démarche de prévention :

• ateliers d’initiation aux gestes qui sauvent ;
• permis piéton et vélo pour la sécurité routière ;
• lutte contre le cyberharcèlement dès l’école élémentaire ;
• renforcer le lien police-école avec la collaboration de M. Palicot, référent intervention scolaire du commissariat de police nationale de Saint-Denis.

Nous avons insisté pour y être associés, et bénéficier en tant que parents du même niveau d’information que les enseignants.

Pour ce qui est de l’éveil à la citoyenneté, c’est un autre sujet (la désastreuse journée « Proxaventure » nous avait été présentée comme « journée citoyenne »...). Certains enseignants ont déjà évoqué des pistes, comme une rencontre avec le député de Saint-Denis, une visite de l’Assemblée nationale... Nous serions ouverts à toute proposition de la Ville dans cette direction, la citoyenneté s’exerce - et s’apprend - bien sûr aussi au niveau local. Notre mobilisation en est la démonstration.

Comme cela a été dit au cours de la réunion, s’il s’agit de « lutter contre le sentiment d’abandon dans
les quartiers populaires », cela ne se fera pas avec des matraques : que les taux d’encadrement soient respectés dans le périscolaire, que la propreté soit assurée dans les locaux, que les enfants souffrant de handicap bénéficient d’un AESH comme l’impose la loi (la moitié des heures non pourvues à Langevin, avec un impact négatif sur les élèves handicapés, mais aussi l’enseignant et l’ensemble de la classe), que les enseignants absents soient remplacés par des enseignants titulaires, que les réseaux d’aide aux élèves en difficulté fonctionnent...

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que nous réjouir de cette victoire : nos enfants doivent aller à l’école pour apprendre les valeurs de citoyenneté entre autres et non la violence. Plus jamais ça !
Nous resterons vigilant·es et continuerons à nous battre pour une école de qualité pour nos enfants.